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Sama Vélo et urbaSEN : Initiatives pour une ville durable

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Sama Vélo, une association de promotion du vélo au Sénégal, et responsable des programmes à urbaSEN, une ONG sénégalaise pour l’amélioration du logement et du cadre de vie.

Sama Vélo et urbaSEN : Initiatives pour une ville durable

Baye Cheikh, co-fondateur de Sama Vélo, et Magatte Diouf, responsable des programmes à l’ONG urbaSEN, nous parlent de leurs actions pour promouvoir le vélo et l’utilisation de matériaux de construction locaux. Deux initiatives visant à réduire l’empreinte carbone dans les domaines du transport et du bâtiment, tout en améliorant le cadre de vie des populations.

Vous êtes respectivement co-fondateur de Sama Vélo, une association de promotion du vélo au Sénégal, et responsable des programmes à urbaSEN, une ONG sénégalaise pour l’amélioration du logement et du cadre de vie. Vos actions contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans deux secteurs très polluants : le transport et le BTP. Dites-nous-en plus sur vos structures et sur votre travail au quotidien.

Baye Cheikh : Sama Vélo promeut la mobilité douce, en particulier le vélo, à travers des activités de sensibilisation. Nous œuvrons pour le développement des transports verts, bénéfiques tant pour l’environnement que pour la santé. Notre travail inclut le plaidoyer auprès des autorités pour l’implantation d’infrastructures cyclables et la sensibilisation des populations à adopter ce mode de transport non polluant.

Magatte Diouf : Urba SEN est une ONG locale qui travaille dans les quartiers informels de la banlieue de Dakar. Nous sommes nés dans un contexte d’inondation, en apportant un appui aux communautés pour la régularisation foncière et la restructuration urbaine, notamment à Djiddah Thiaroye Kao. Nos actions impliquent la cartographie des territoires pour identifier les zones les plus exposées aux inondations. Nous avons ainsi pu reloger une partie des habitants touchés et aider les autres à améliorer leur habitat. Aujourd’hui, nous comptons 15 000 membres dans cinq régions du Sénégal, avec plus de 1 000 habitations reconstruites et des aménagements publics réalisés dans une démarche de requalification urbaine.

Ces dernières années, la mobilité urbaine à Dakar s’est concentrée sur des grands projets comme le TER et le BRT. Comment le vélo peut-il s’intégrer dans ce nouveau paysage ?

Baye Cheikh : Effectivement, le Train Express Régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT) sont des projets phares. Le projet BRT inclut déjà des pistes cyclables sur son corridor, ce qui est un geste en faveur du vélo. Pour une mobilité efficace et respectueuse de l’environnement, il faut maintenant favoriser l’intermodalité et connecter ces différents modes de transport. C’est un premier pas, mais l’interconnexion doit être renforcée pour inclure pleinement la mobilité douce.

Le secteur du BTP est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. urbaSEN cherche à réduire ces émissions en encourageant des méthodes de construction alternatives. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Magatte Diouf : Depuis six ans, nous testons l’utilisation de matériaux locaux dans la construction. Nous avons mis en place une briqueterie terre/typha à Wakhinane Nimzatt pour produire des briques en terre compressée. Après plusieurs formations dans la sous-région, nous avons commencé cette production à l’échelle locale. Nous cherchons maintenant à développer ce projet à grande échelle, notamment avec la construction d’une cité de 150 unités d’habitation.

Quels sont les freins législatifs ou financiers à la mise en échelle de vos initiatives ?

Baye Cheikh : Du point de vue législatif, il faudrait faciliter l’intégration des pistes cyclables dans tous les projets d’aménagement urbain. De plus, la loi actuelle interdit l’importation de vélos d’occasion à Dakar, ce qui freine considérablement le développement du vélo. Il est essentiel de réviser ces textes pour permettre à chaque citoyen d’acquérir facilement un vélo.

Magatte Diouf : Pour la construction, il est crucial que les matériaux locaux soient intégrés dans les plans et documents réglementaires. Aujourd’hui, les projets qui incluent ces matériaux sont souvent bloqués au niveau des administrations, car ils ne les reconnaissent pas. Un travail de plaidoyer est nécessaire pour que ces matériaux soient acceptés juridiquement et réglementairement. Sur le plan technique, il faut former davantage d’artisans à ces nouvelles méthodes de construction. Nos partenariats avec la coopération allemande nous ont permis de renforcer certaines capacités, mais il reste encore beaucoup à faire.

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