La contre-Cop des peuples africains à Saly : Plaidoyer pour une implication des communautés
Le Sénégal accueille, du 7 au 11 octobre, la contre-Cop des peuples africains pour la justice climatique. Cette rencontre, qui précède la Cop-29, vise à mettre en lumière les besoins des communautés africaines directement touchées par le changement climatique, avec un appel fort à leur inclusion dans les processus décisionnels.
Plus d’une trentaine d’organisations de la société civile provenant de vingt pays africains ont pris part, lundi dernier, à l’ouverture de la contre-Cop (Conférence des parties) des peuples africains. Ce rendez-vous se tient à Saly, du 7 au 11 octobre 2024, et se présente comme une tribune pour les défenseurs africains de l’environnement, visant à attirer l’attention des décideurs sur les enjeux de la Cop-29, prévue du 11 au 22 novembre prochain, en Azerbaïdjan.
L’objectif central de cette réunion est de porter un plaidoyer en faveur de l’implication des communautés locales, particulièrement affectées par les impacts du changement climatique, dans les processus décisionnels. Selon Aby Dia, chargée de Projet pour Lumière Synergie pour le Développement : « Les communautés africaines doivent être écoutées pour donner leur avis sur le phénomène. Quand les pays du Nord prennent des décisions pour nous, cela pose problème car ils ne subissent pas les mêmes dégâts. Nous sommes ici pour manifester notre opposition à la Cop des pays du Nord. »
Pendant cette semaine de discussions, les participants partageront leurs expériences nationales afin de concevoir un projet harmonisé de revendications qui bénéficiera aux pays africains confrontés aux défis environnementaux tels que l’érosion côtière, la pollution des eaux, et la dégradation des terres arables, laquelle constitue une menace directe pour la sécurité alimentaire sur le continent.
Cette édition de la contre-Cop se distingue également par la participation de 120 femmes leaders venant de 12 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces femmes militent pour une reconnaissance plus forte de leur rôle dans le combat contre les effets du changement climatique. Elles sont particulièrement concernées par les impacts de l’exploitation des ressources naturelles, notamment pétrolières, et l’érosion côtière. « On nous parle de financement vert injecté dans les pays pour accompagner les impactés. Mais, les femmes se demandent ce qui est fait avec ces fonds. Cet argent pourrait être utilisé pour renforcer la résilience des femmes qui subissent durement ces changements », a souligné Fama Sarr, leader des femmes transformatrices de produits halieutiques à Saint-Louis.
À l’issue de cette semaine dédiée à l’engagement environnemental, un document de propositions sera élaboré et transmis aux décideurs politiques africains. Ces derniers auront la responsabilité de porter les voix du continent devant les Nations Unies lors de la Cop-29, avec pour mission de faire valoir les préoccupations et les priorités des peuples africains dans le cadre de la lutte mondiale contre le changement climatique.
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