La popularité croissante des petits sachets d’eau, pratiques et abordables, a transformé leur utilisation en une habitude quotidienne au Sénégal. Toutefois, cette commodité a engendré une crise majeure de déchets plastiques qui souillent les rues et les côtes de l’Afrique de l’Ouest.
Des plages aux rues de Dakar, ces sachets transparents, bien que pratiques et abordables, jonchent les lieux publics, souvent sans être remarqués. Ils constituent une part significative des déchets plastiques qui nuisent à l’esthétique et à l’environnement des zones urbaines et côtières.
À Dakar, Bineta Ndour, 28 ans, consomme deux sachets d’eau fraîche d’un geste rapide avant de les jeter négligemment sur une plage. « Ici, c’est notre poubelle », plaisante-t-il devant ses amis, reflétant une habitude répandue parmi de nombreux Sénégalais. Les sachets vides, devenus une vue familière, jonchent les rues, s’ajoutant à une masse de déchets divers.
Pape Diop, responsable d’une association environnementale, constate que ces sachets font partie des déchets plastiques les plus répandus, trouvant leur place dans les plages, les stades, et même parmi les pêcheurs, autrefois habitués aux bidons réutilisables en mer. Cette transition vers les sachets a exacerbé la pollution, alimentant un problème déjà alarmant.
Bien que certains pays africains aient interdit les sachets d’eau jetables, le Sénégal n’a pas pleinement appliqué sa loi votée en 2020, laissant ces petits emballages en marge de la réglementation. Cette permissivité découle en partie des difficultés socio-économiques accentuées par la pandémie de Covid-19, entraînant un assouplissement de l’application de la loi.
Cependant, les conséquences sont manifestes : les sachets jonchent les rues, contribuent à l’obstruction des canalisations et aggravent les inondations annuelles à Dakar. De plus, leur lente décomposition en microplastiques, estimée à 400 ans, aggrave les problèmes environnementaux.
Malgré ces enjeux, l’industrie des sachets d’eau prospère au Sénégal, offrant un marché compétitif avec des dizaines de marques disponibles à des prix très abordables. Cependant, des préoccupations persistent quant à l’hygiène et à la qualité de l’eau dans ces sachets, alors que certaines unités de production ne respectent pas les normes d’hygiène.
La question des sachets d’eau dépasse donc le simple problème de déchets, mettant en évidence un équilibre précaire entre nécessités économiques, pratiques et responsabilité environnementale.
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La généralisation des sachets d’eau jetables au Sénégal, pratique économique et accessible, s’accompagne d’un impact considérable sur l’environnement. Ces emballages bon marché, omniprésents dans le quotidien des Sénégalais, s’accumulent dans les rues et les espaces naturels, contribuant à une crise croissante des déchets plastiques.
M.M SY