MATAM- La pêche fluviale est l’une des principales activités des populations de la vallée du fleuve Sénégal. En effet, elle occupe une place importante dans l’économie de la zone où elle joue un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté. Toutefois, on note un déficit considérable des ressources halieutiques depuis quelques années au grand dam des pêcheurs. C’est pourquoi le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) a initié le projet de repeuplement du fleuve Sénégal lequel vise à apporter une solution à la rareté du poisson. « Ce projet de repeuplement vient à son heure dans la mesure où il va contribuer à mieux développer la pisciculture dans un contexte de surexploitation de la ressource », explique l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Modou Thiam, qui présidait la cérémonie. L’aquaculture, poursuit-il, apparaît comme une alternative pour pallier le déficit en ressources halieutiques. Selon l’autorité administrative, l’enjeu étant d’améliorer la productivité des ressources, contribuer à la sécurité alimentaire mais aussi booster durablement les revenus des acteurs. Par ailleurs, M. Thiam a insisté sur la nécessité d’accompagner les populations à travers la mise en place d’unités de transformation et de stockage. Pour lui, « une chose est de procéder au repeuplement de poissons au niveau du fleuve, une autre est d’accompagner les populations en termes d’infrastructures de transformation du produit et éventuellement de stockage ».
Chute drastique des captures
Pour sa part, Adama Faye, le directeur de la pêche continentale, dit qu’il est urgent d’engager une action rationnelle et cohérente de repeuplement des plans d’eaux de la vallée du fleuve Sénégal de Saint-Louis à Bakel en vue de la régénération du potentiel halieutique dégradé. Selon lui, la pêche continentale connaît une nette régression des captures, allant de 30 000 tonnes vers des années 1960 à 6 000 tonnes en 2022. Et, les causes profondes de cette situation sont liées, entre autres, à la surexploitation des ressources, aux mauvaises pratiques de pêche, au déficit pluviométrique, au changement climatique, etc. Présent à cette cérémonie, Baba Maal, l’ambassadeur de ce projet, est convaincu qu’il est possible de relever ce défi du repeuplement du fleuve Sénégal en poissons. Ainsi, il invite les acteurs à s’approprier ce projet afin d’atteindre les objectifs visés.
Falel PAM (Correspondant)