Orpaillage dans le bassin de la Falémé : une activité aux conséquences socio-économiques et environnementales multiples
Dans le bassin de la Falémé, l’orpaillage artisanal persiste depuis des siècles, mais l’ampleur de cette activité aujourd’hui soulève des questions importantes sur son impact socio-économique, environnemental et sanitaire. Un récent rapport met en lumière la situation actuelle et les défis que représente cette exploitation aurifère traditionnelle.
L’orpaillage dans le bassin de la Falémé, une activité traditionnelle qui remonte à l’époque des grands empires du Ghana, du Mali et du Songhaï, connaît aujourd’hui une résurgence sous diverses formes. Des exploitations artisanales éluvionnaires, alluvionnaires et filoniennes coexistent avec des activités minières industrielles. La complexité de l’exploitation artisanale se reflète dans sa diversité : elle peut être pratiquée de manière saisonnière ou pérenne, mécanisée ou traditionnelle, légale ou clandestine.
Les orpailleurs, souvent organisés en groupes, opèrent aussi bien sur la rive sénégalaise que sur la rive malienne du fleuve. Sur le territoire malien, certains bénéficient d’autorisations délivrées par les autorités régionales. Cependant, sur la rive sénégalaise, ces activités se déroulent fréquemment dans la clandestinité. Face à ces pratiques illégales, les autorités des deux pays effectuent des opérations ponctuelles de répression, incluant la saisie de matériel et l’imposition de sanctions financières.
Selon le rapport, l’orpaillage artisanal a des conséquences socio-économiques significatives. Il assure un revenu à de nombreuses familles locales et attire des travailleurs de différentes nationalités, contribuant ainsi à la composition hétérogène des populations locales. Toutefois, la majorité des revenus tirés de cette activité échappe au contrôle des États, ce qui pose des défis en matière de formalisation et de traçabilité des transactions liées à l’or.
Outre les aspects économiques, l’impact environnemental est préoccupant. L’utilisation de substances toxiques telles que le mercure et le cyanure dans le processus d’extraction de l’or contribue à la pollution de l’eau et des sols, menaçant la faune, la flore et la santé des populations locales. La présence de métaux lourds dans le fleuve Falémé a été confirmée par des analyses, mettant en évidence un risque sérieux pour la biodiversité et les activités agricoles et de pêche de la région.
En matière de réglementation, le rapport souligne la nécessité d’une meilleure coordination des politiques et des actions des deux pays riverains. La formalisation de l’orpaillage artisanal et l’instauration d’un suivi strict des activités minières sont des mesures préconisées pour atténuer les impacts négatifs de cette pratique.
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