« Rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale : accélérer l’action menée pour réaliser le Programme 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD) en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tout le monde ». C’est le thème de la 78e Assemblée générale des Nations unies ouverte, le 18 septembre 2023, à New York. Au menu des différents ateliers : guerre en Ukraine, crises politiques, mais aussi ces 85% qui manquent à la communauté internationale pour atteindre avec succès les 17 ODD en 2030.
Ce bilan tire la sonnette d’alarme particulièrement pour les pays qui accusent un retard funeste dans la mise en œuvre de ce programme adopté en 2015. En Afrique, il s’agit par exemple de l’Éthiopie et du Soudan confrontés à des conflits armés (guerre du Tigré, guerre des généraux) qui ont compromis l’ODD2 sur la sécurité alimentaire à travers la baisse de la productivité agricole, la hausse des prix des matières premières au grand dam de l’alimentation des populations.
Une impasse économique et environnementale
Outre les combats, les phénomènes naturels ont été pointés du doigt par les équipes onusiennes à l’approche de 2030. C’est le cas de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest qui ont respectivement vécu des sècheresses prolongées (Somalie, Kenya) et une succession d’inondations (Côte d’Ivoire, Guinée, Bénin). Autant d’aléas climatiques qui ont détruit les écoles, les lignes électriques et les habitats de plusieurs animaux, sapant ainsi les efforts accomplis ces dernières années en matière d’éducation (ODD4), d’électrification (ODD7) et de préservation de la biodiversité (ODD15).
Dans un récent rapport qu’elle a publié en marge des discussions de New York, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va plus loin en indiquant que « la planète a perdu 100 millions d’hectares de terres saines et productives depuis 2015 ». Une régression qui inquiète les défenseurs de l’environnement et qui devrait probablement relancer le débat autour de la préservation du bassin du Congo considéré comme le second poumon vert de la planète après l’Amazonie.
Le financement du développement durable
Si ses homologues de la Russie, de la Chine, de la France et de l’Angleterre, par ailleurs membres permanents du Conseil de sécurité, ont brillé par leurs absences à cette Assemblée, la piste d’une « réforme du système financier mondial actuel » reste bel et bien au menu comme cela a été le cas lors des précédents rendez-vous internationaux, notamment le Sommet africain sur le climat de Nairobi au Kenya, le Sommet des BRICS au Cap en Afrique du Sud ou encore le Sommet du G20 en Inde. Cette vision soutenue par la diplomatie américaine devrait permettre d’avancer dans la lutte contre les disparités socioéconomiques d’un continent à l’autre dans un contexte marqué par le difficile accès des pays du sud aux capitaux.
Amina Kébé