Le projet Agropole Sud, porté par l’État du Sénégal pour dynamiser l’emploi et valoriser les ressources agricoles de la Casamance, enregistre des avancées notables dans son volet agricole avec 72 % de ses objectifs atteints. Cependant, seuls deux des neuf plateformes infrastructurelles prévues sont achevées, un retard qui appelle à une accélération des travaux.
Le projet Agropole Sud, conçu pour transformer la Casamance en un hub agro-industriel, avance sur le plan agricole, mais peine à respecter les délais de réalisation de ses infrastructures. Selon Ousseynou Konaté, coordonnateur régional du projet, seules deux des neuf plateformes prévues ont été réalisées à ce jour. Ces deux premières infrastructures, le module central à Baghagha, dans la commune d’Adéane, et le module régional de Kolda, devraient être opérationnelles entre décembre 2024 et janvier 2025.
Le retard observé sur les autres sites, notamment à Sédhiou et Ziguinchor, est attribué à plusieurs facteurs, dont la délocalisation de certains sites et les contraintes liées à la saison des pluies. « En période d’hivernage, il est difficile de poursuivre la construction des routes », a expliqué Ousseynou Konaté. Il a souligné la nécessité de hâter le pas pour rattraper ce retard, car le volet infrastructurel demeure « très faible » par rapport aux autres composantes du projet.
Un engagement agricole fort, des contraintes d’infrastructures
Malgré ces défis, le volet agricole du projet enregistre des avancées significatives. L’Agropole Sud ambitionne de développer des cultures telles que le maïs, la mangue et l’anacarde, avec l’accompagnement de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA). « Nous sommes en train de développer 15 produits innovants, principalement sur ces trois filières », a déclaré le coordonnateur régional.
En outre, sur les 65 entreprises à accompagner dans le cadre du projet, 53 ont déjà bénéficié de formations et d’analyses microbiologiques en partenariat avec l’ITA. Le projet espère ainsi contribuer à la création de 14.500 emplois directs et 35.000 emplois indirects, dont 50 % seront destinés aux femmes et 60 % aux jeunes.
L’intégration du secteur privé, un défi à relever
Cependant, malgré ces progrès, l’implication du secteur privé reste un point de faiblesse, avec un taux de mobilisation limité à 50 %. Ce manque d’engagement freine la dynamique du projet, d’autant que la composante industrielle de l’Agropole Sud repose en grande partie sur l’investissement privé pour soutenir la valorisation des productions locales.
Les ambitions de l’Agropole Sud sont claires : faire de la Casamance une zone agro-industrielle exemplaire en Afrique de l’Ouest, avec des vergers de manguiers, d’anacardiers et de maïs s’étendant sur des milliers d’hectares. Mais pour réaliser cette vision, une accélération des infrastructures est indispensable, tout comme un engagement plus fort du secteur privé.
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