Le Cadre de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) et ses partenaires ont lancé la troisième édition du camp agroécologique, dans la commune de Thionck-Éssyl (Bignona). L’événement, qui réunit plus de 200 jeunes venus de tout le pays, prône un retour urgent à l’agriculture biologique pour lutter contre la dégradation des écosystèmes et préserver les ressources naturelles.
Jadis, l’agriculture au Sénégal reposait sur des pratiques biologiques respectueuses de l’environnement et des massifs forestiers. Toutefois, l’avènement des pesticides et des engrais chimiques a profondément transformé les habitudes agricoles, nuisant àl’équilibre écologique et à la santé humaine. En réponse à cette situation alarmante, le CNCR a organisé un camp agroécologique dédié à la formation et à la sensibilisation des jeunes sur l’importance d’un retour aux méthodes agricoles durables.
Amadou Makhtar Mbodj, secrétaire général du CNCR, appelle à un changement radical des pratiques agricoles : « On ne peut pas continuer à utiliser des pesticides qui détruisent nos terres. Nos aînés pratiquaient une agriculture saine et respectueuse de l’environnement. Nous devons revenir à ces méthodes pour offrir une alimentation saine tout en préservant nos ressources naturelles. » Il souligne que cette initiative s’inscrit également dans le cadre des préparatifs de la conférence internationale sur l’agroécologie prévue prochainement à Dakar.
L’urgence de préserver les écosystèmes locaux
Pour Oulimata Djiba, deuxième adjointe au maire de Thionck-Éssyl, les enjeux sont immenses : « Notre environnement est menacé par de mauvaises pratiques agricoles et la dégradation des massifs forestiers. Beaucoup ne réalisent pas le danger qui nous guette, car l’aspect financier prime encore sur la préservation de notre cadre de vie. »
Elle exhorte les populations à prendre conscience des menaces qui pèsent sur leur environnement et plaide pour une mobilisation accrue en faveur de l’agriculture biologique : « L’environnement est notre outil de vie. Il est temps d’abandonner les engrais chimiques et de promouvoir des pratiques agricoles durables. »
Ce camp, qui se tient du 16 au 19 décembre, vise à outiller la jeune génération pour répondre aux défis climatiques tout en valorisant des solutions agroécologiques.
Une jeunesse au cœur du changement
Pour les participants, cet événement représente une opportunité de mieux comprendre les liens entre agriculture, environnement et climat. Les sessions pratiques et théoriques offrent des solutions concrètes pour réduire l’usage des intrants chimiques et adopter des pratiques agricoles respectueuses des sols et des ressources en eau.
À travers ces initiatives, le CNCR aspire à faire de l’agroécologie un levier essentiel pour garantir la sécurité alimentaire, renforcer la résilience climatique et protéger les écosystèmes locaux.
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